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eric.dubant@orange.fr

 

Je m'appelle Eric Dubant.

Né en 1962, je suis français et vis dans la Champagne, près de Chalons en Champagne où j'exerce le métier de démineur à la Sécurité Civile.

C'est en 1989, dans le cadre d'une mission ONU au Pakistan au profit de réfugiés afghans, que je côtoie pour la première fois les mines antipersonnels et antichars. Ensuite ce sera en Bosnie, Croatie, Serbie, Angola, Bosnie, puis Afghanistan. L'enlèvement de mines ne fut pas toujours le but de mes différents séjours, mais leurs effets faisaient que l'on ne pouvait ignorer leur présence.

Depuis, j'ai toujours cherché à en connaître d'avantage, encore et encore plus. Partout j'ai rencontré des gens concernés par le problème des mines, et qui encore sont sur le terrain, cherchant à le rendre encore plus sûr pour la population locale.

Quant à moi, les missions à l'extérieur se terminent. Aussi je me contenterai de vous faire connaître ces mines du passée, encore présentes dans certains pays, qui ont servi pour la plupart de modèle pour les mines de l'aprés-guerre.

 


Histoire de mines

 

On peut en général diviser les mines en trois catégories: Antipersonnel qui sont proscrites de nos jours par l'ONU *, les antichars (mines anti-tank) et les mines fluviales qu'on immerge dans l'eau, pour bloquer le cours des fleuves ou des rivières ou assurer les sections côtières. Les mines sont toujours là pour, ralentir la progression de l'adversaire ou verrouiller des secteurs entiers temporairement.

Ensuite dans la catégorie des mines antipersonnels, on retrouvera d'autres familles.

  1. les mines à action locale,
  2. les mines à action de zone bondissantes,
  3. les mines à action de zone fixe,
  4. les mines à action de zone dirigée.

Suivent ensuite les mines à moindre effet, comme les mines fumigène ou éclairante.

Pour commencer je vous parlerai de la mine à action de zone bondissante "S 35"

La mine "Shrapnel 35" ou également "S.Mi. 35", était une mine bondissante. Enfouie dans le sol, elle bondit jusqu'à 1,5 m après son déclenchement (selon la nature du terrain) et elle explose 0,5 seconde plus tard. Avec cette explosion, la mine projette 365 petites billes en acier et fragments dans un rayon de 100 m, ne laissant à un homme à une distance de 25 m aucune chance de survie. La mine a pour caractéristique : 130 mm de haut, un diamètre de 102 mm. Elle  pèse 3,9 kg et est déclenchée par l’allumeur "S.Mi.-Zunder 35". Avec celui-ci la mine mesure 236 mm de haut. Une pression de 3 kg sur l’allumeur déclenche la mine. Il est possible d’adapter un raccord en "W" afin de mettre 3 allumeurs simultanément. Deux allumeurs à traction " S.Mi.Z. 42" et un central à pression ( S.Mi. z. 35 ). Durant la guerre, 706000 mines ont été posées par la troupe. Elle a été copié en Angleterre, aux USA et en France.

La "S.Mi 40" a été développée par l'entreprise Hagenuk-Kiel à compté de 1939. La nouvelle mine devrait être plus facile d’emploi et imperméable à l'eau. C’est en avril 1942 que 80 exemplaires ont été éprouvés, cependant les performances de la mine n’ont pas été à la hauteur. Le projet a été abandonné.

Toutefois la "S.Mi. 44" était trop compliqué  et trop coûteuse dans sa conception. Le bureau du développement des armes stoppa la fabrication de la "S.Mi 44" en novembre 1944.

Un arrangement provisoire a  amené la construction de  la "Schumine 42", pour compliquer la recherche des mines par l'adversaire. Ses dimensions sont celle d'une boîte de contreplaqué 13 x 10 x 5 cm de haut. Les mines sont remplies avec le corps d’un "Sprengkorper 28" de 0,200 kg. Pour le déclenchement de la mine, une pression de 2,5 kg suffi sur le couvercle. Au total, la mine pèse 0,5 kg. La mine est équipée de l'allumeur Z.Z. 42.

La "Schumine 44" a également été chargé avec la charge "Sprengkorper 28". Les caractéristiques sont de 14 x 17,8 x 5cm.

La grande "Schumine 400", aussi appelée "Schue. Mi. 400" contient deux corps de "Sprengkorper 28" soit  0,4 kg d’explosif. En outre, ses dimensions sont les suivantes : 11,5 x 22 x 5 cm. 

 

D'un manque de matériel, on a développé différentes solutions de la fibre de bois, à la  boîte  composée de déchets de bois compressés. La mine "Bouteille 4921 Flasheneimine" était également une telle solution de remplacement. Elles n'ont toutefois pas été construites en nombres de pièces considérables.

Parmi les mines antipersonnel on compte les "A200". La mine à cause de sa couleur fut appelé par les français "pot de moutarde". Elle a  un diamètre de 75 mm et une  hauteur de 50 mm. Les mines ont été équipées avec un nouvel allumeur chimique dont l'ampoule en verre est a casser avec une pression de 6kg. Lors de l’écrasement le permanganate de potasse se mélange avec l’acide sulfurique et déclenche ainsi la détonation. La mine pèse 0,4 kg dont 0,15 kg explosif.

De construction similaire aux "A200", les "S150" avait un diamètre inférieur de 60 mm. Cependant l’allumeur était identique.

L'adversaire en 44/45 était en mesure à l’aide de détecteur de repérer les mines en bois. Les  allemand ont donc essayés de fabriquer des mines en céramique. Puisque la fabrication du verre était toutefois plus simple, la "Glasmine 43" est née 1943. Elle n’a cependant été livré qu’à partir d’avril 44 à la troupe. Cette mine est composé d'un pot en verre. Ses caractéristiques sont :  80 mm en hauteur et 145 mm de diamètre. Dans le fond et sous un plateau intermédiaire une charge de 200 gr  "Sprengkörper 28". Le dispositif de mise de feu  placé dans la partie supérieure est couvert par  un plateau de pression en verre d’un diamètre de  150 mm. Cette plaque de verre est posé sur une plus fine qui sous un poids de 10 kg cédera, faisant ainsi pression sur l’allumeur à pression "Hebelzunder 44" initiant la mine. Plus de 11 millions de mines en verre furent produites durant la guerre. Vers la fin de la guerre il restait presque 9,7 millions mines en verres dans les stocks. La mine en verre "Glasmine 43 W" était une variante de la "Glasmine 43". Par conséquent "(w)" était pour "mine de terres inondables" .

La mine de circonstance  "W-1" était fabriquée avec un corps d’obus de mortier français. Il était également équipé de l’allumeur "chimique Buck", vissé sur un raccord monté sur le mortier.

L’autre mine de circonstance "E-5" était une simple boîte de tôle, dans laquelle on avait mis cinq grenades à main françaises. La boite était munie d’un raccord permettant la mise en place de l’allumeur "chimique Buck".

La "Stockmine 44" était en béton avec un diamètre de 72 mm et une longueur de 155 mm. Cette mine est montée sur un piquet en bois. A l’intérieur, un logement permet la mise en place d’une charge "Bohrpatrone 28"  de 0,2 kg. Le corps est un mélange de 0,6 kg béton et 1,2 kg de ferraille. L’allumeur employé était le "ZZ 42".

Une mine dangereuse pour l'adversaire était la mine à relâchement. C’était une boîte fabriquée de contreplaqué, en 16 x 11 x 3,5 cm avec une charge "Sprengkörper 28" de 200 gr équipé d’un allumeur "ZZ 42". La mine est déclenchée, si le couvercle enfoncé remonte vers le haut. La mine en position armée est maintenue par conséquent par une pierre, une branche ou tout autre objet lourd. Cet objet alors une fois déplacé, avec une intention ou involontairement, relâche la pression et déclenche la mine. Les 100 premiers exemplaires de cette mine ont été livrés en janvier 1945.

Le dernier développement dans ce secteur était les "SD. mine 4931". ici, on passé à nouveau le repérage possible sur un effet de fragment des fontes grises de la munition française, ceux de la force aérienne sous la désignation "SD 1 (frz.) " quand la bombe à fragment été utilisé. Il y a eu de nombreuses variantes.

La première mine applicable contre des véhicules fut la mine "Tellermine 29" , "T.Mi. 29". Elle a  un diamètre de 225 mm, une hauteur de 70 mm pour une quantité d’explosif de 4 kg et un poids total de 6 kg.

Une amélioration a représenté les "T.MI. 35 N1". Elle a une quantité d’explosif de 5 kg avec un poids total de 9,6 kg. Le diamètre est de 320 mm, la hauteur avec allumeur de 110 mm. L’effort de pression pour déclencher la mine est de 90 kg ce qui s'est avéré beaucoup trop légèr. Une grande partie de l’énergie dégagé lors de l’explosion est simplement perdue, puisque la détonation avait lieu, dés la première pression du véhicule sur la mine.

À partir d'août 1942, la "T.Mi. 42" est produite. Cette mine a eu un diamètre de 313 mm et une hauteur avec allumeur de 91 mm. La quantité d’explosif s'élève à 5 kg, pour un poids total 9,8 kg. L’effort de pression nécessaire au déclenchement est de 210 kg. De cette manière on a garanti que les chars seraient entièrement sur la mine au moment de l’explosion.

Pour compliquer l’enlèvement des mines, un  général des pionniers exigea des T-Mine en bois. L’entreprise Schuppke à Berlin a développé des mines de 10 et 12,5 kg avec des charges d’explosif de 7,5 et 10 kg. Les essais ont toutefois été arrêtés après de nombreux accidents avec ces mines en bois.

Le "champignon" ou "T.Mi.43" introduit en mars 1943, était également une amélioration des "T.Mi.42" sans plaque de compression avec ressort. Le plateau de pression étagée s’enfonce simplement entraînant une pression sur l’allumeur "T.Mi.Z 42 ou 43".

Tous les Tellermines  possédaient d'autres alvéoles pour la mise en place d’allumeurs de piégeage.

La mine antichar facile ou "L.Pz.Mi. " a été développée spécialement pour les parachutistes. Elle a eu un diamètre de 263 mm et une hauteur de 90 mm. Avec une quantité d'explosif de 2 kg, la mine pèse 4 kg. L'effort de pression nécessaire est de 250 kg. Le premier engagement de la mine "L.Pz.Mi." eut lieu en Crète. La production a été arrêtée dés avril 1942.

La mine antichar lourde avec 10 kg d'explosif a été développée en raison de l'apparition des nouveaux chars lourds soviétiques du type "Stalin II". Mais puisqu’ils portaient les mêmes chenilles que son prédécesseur, les vieilles mines étaient assez efficaces, de sorte qu'ils ont cessé la production après quelques milliers d’exemplaires.

La mine en bois " Holzmine 42 " était fabriquée sur la base d’une caisse de 32,5 x 31 cm et 12 cm de hauteur. Elle avait un poids d’environ 8 kg. La part de la matière explosive était de 5,4 à 5,6 kg. La mine explosait sous une pression de 220 kg.

La " Panzer-Schnellmine A " se composait également d'une caisse en bois. Ces dimensions étaient de : 58 x 31 x 16 cm. La charge se composée de 5 kg de matière explosive rapporté, initié par un allumeur à pression " ZZ42 ". La mine " Panzer-Schnellmine B " possède  un détonateur chimique.

 

 La mine "SprengRiegel", puis plus tard "Riegelmine 43", était une imitation de la mine italienne "B-2". les dimensions de la "Riegelmine 43"  sont de : 800 x 80 x 97 millimètres en tôle, pour une charge de 4 kg de matière explosive et pour une masse totale de 9,3 kg.  Une pression suffisante de 200 kg exercée sur le couvercle déclenchait la mine. Un désavantage pour cette mine était sa longueur et le peu de possibilité de la camoufler. De plus elle explosait bien souvent avant que les chenilles du char soit dessus. Avantage, il fallait peu de mines pour interdire une grande bande de terrain.  La mine "Riegelmine 44" était une amélioration de la "Riegelmine 43"  dont l’allumeur "ZZ 42" était trop sensible, ce qui entraînait  de nombreux accidents. La "Riegelmine 44" utilisa l’allumeur de mine "T-43". La société Beissbarth à Nuremberg avait reçu une commande de développement pour une mine semblable, appelé "Zündriegel". Cependant avec 150 centimètres de longueur et 14 kg de poids, elle était assez peu maniable. Seul 300 modèles furent livrés jusqu'à l'été 1942.

 

La "Topfmine 4531", de forme ovoïde mesure 140 millimètres de hauteur et 317 millimètres de diamètre. La mine, qui ne possède pas de métal, se composait de plastique moulé (de la farine de bois et un mélange de goudron) pour le corps principale. Concernant le dispositif de mise de feu, les différentes parties se composaient de verre. Le plateau de pression avec un diamètre de 150 millimètres se brisait sous une pression de 150 kg. les parties de l’allumeur et du détonateur se composaient de verre. Le plateau de pression avec un diamètre de 150 millimètres se brisait à une charge de 150 kg et écrasait les deux ampoules de verre de l’allumeur chimique "SF-1" ou "To.Mi.Z.42. " La mine apparut à partir de mars 1944.

La "Topfmine 4531 A" autre version de la "Topfmine 4531" avait une enveloppe en Lignite (mélange de bitume de lignite).Cette caractéristique la rendait étanche et ainsi utilisable pour la défense côtière.

La mine de "VISKONIT", qui doit son nom aux ouvrages de Viskonit à Zittau, était un détournement de la "Topfmine 4531 A". Son corps était produit en plastique moulé ce qui lui donna une forme plus régulière. Les mines pesaient 10 kg et étaient remplies de 6 kg de matière explosive. A la fin de 1944 peu de pièce avaient été livré à la troupe.

Une mine extraordinairement sensible était la mine à pression développée par l'HASAG qui contenait à 9,5 kg de poids 5 kg de matière explosive. Par un dispositif de protection et de détection compliquée, elle n'était pas pratique à neutraliser. Cette exigence dans la conception de la mine menait finalement à un refus des troupes chargées du déminage, de les neutraliser eux-mêmes. La construction de ce modèle fut engagée en automne 1942.

Non seulement on cherche à détruire les chenilles des véhicules blindés, mais on développe la "mine bondissante 4672" à charge creuse, appelée aussi "HL.Sp. Mi. 4672". Cette mine, se compose de la tête d'une roquette Panzerfaust placée dans un cylindre de diamètre : 159mm, montée sur une planche. La mine de 285 millimètres de haut était déclenchée par l’allumeur de "Knick/Kipp 43". La tête de la roquette Panzerfaust  avec sa charge explosive de 1,6 kg pouvait percer tout les fond de caisse des blindés ennemis. La fabrication et la livraison commencèrent en août 1944.  Les difficultés de livraison firent que son utilisation se fit avec parcimonie  avant 1945.

( à suivre)

 Le tableau suivant indique la production de divers mines lors de la 2e Guerre mondiale, jusqu'en mars 1945 (X 1000 unités). Il est à noter lors de la production de 1941 de la forte baisse par rapport à 1940, près de 25 pour cent.

 

1939

1940

1941

1942

1943

1944

1945

S.Mi. 35

345,0

797,8

353,6

1 625,7

2 966,2

3 232,8

193,0

Schü.Mi. 42

-

-

-

45,9

1 892,1

16 144,2

2 605,0

Stock.Mi. 44

-

-

-

563,4

2 657,0

2 589,0

-

Glas.Mi. 43

-

-

-

-

-

9 887,0

1 125,0

Sd.Mi. 4931

-

-

-

-

-

40,0

90,0

T.Mi. 35

188,0

502,5

605,0

2 180,3

743,1

-

-

T.Mi. 35 St

-

-

-

345,6

1 855,1

-

-

T.Mi. 42

-

-

-

522,8

4 807,6

4 344,6

160,0

T.Mi. 43 Pilz

-

-

-

-

2 241,8

1 381,1

-

l.Pz.Mi.

-

-

22,9

8,8

-

-

-

Holz.Mi. 42

-

-

-

1 534,5

2 450,8

1 317,3

-

Topf.Mi. 4531

-

-

-

-

-

628,9

158,0

Riegel.Mi. 43

-

-

-

-

25,4

2 886,0

140,0

HL.Sp.Mi. 4672

-

-

-

-

-

30,0

29,0

Flaschen-Eismine

-

-

-

-

246,5

528,7

-

K.Tr.Mi. 41

-

-

-

-

-

1,2

-

*  Traite d'Ottawa

Définition:

1. Par " mine antipersonnel ", on entend une mine conçue pour exploser du fait de la présence, de la proximité ou du contact d'une personne et destinée à mettre hors de combat, blesser ou tuer une ou plusieurs personnes. Les mines conçues pour exploser du fait de la présence, de la proximité ou du contact d'un véhicule et non d'une personne, qui sont équipées de dispositifs antimanipulation, ne sont pas considérées comme des mines antipersonnel du fait de la présence de ce dispositif.

2. Par " mine ", on entend un engin conçu pour être placé sous ou sur le sol ou une autre surface, ou à proximité, et pour exploser du fait de la présence, de la proximité ou du contact d'une personne ou d'un véhicule.

3. Par " dispositif antimanipulation ", on entend un dispositif destiné à protéger une mine et qui fait partie de celle-ci, est relié à celle-ci, attaché à celle-ci ou placé sous celle-ci, et qui se déclenche en cas de tentative de manipulation ou autre dérangement intentionnel de la mine.

4. Par " transfert ", on entend, outre le retrait matériel des mines antipersonnel du territoire d'un État ou leur introduction matérielle dans celui d'un autre État, le transfert du droit de propriété et du contrôle sur ces mines, mais non la cession d'un territoire sur lequel des mines antipersonnel ont été mises en place.

5. Par " zone minée ", on entend une zone dangereuse du fait de la présence avérée ou soupçonnée de mines.

 

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